Discussion : Miribel et Freycinet (1888-1893) |
Notre camarade le Colonel Witold HORDIEJUK ZANIEWICKI, Brevet Technique Histoire 1966, a publié récemment une étude sur les origines de notre doctrine militaire1. Miribel et Freycinet Comme le précise le site BAGLIS2, « Ce livre traite de la genèse de la doctrine de guerre française. En 1870, contrairement à l’Allemagne, la France n’a pas de doctrine de guerre. Il lui manque une communauté de pensée militaire qui assure la cohérence stratégique sur le terrain. L’École de guerre fut créée pour pallier cette défaillance aux conséquences fâcheuses. Une pensée tactique s’ébaucha alors sur la base de l’expérience de la guerre de 1870. Freycinet, dans le cadre du premier ministère civil de la guerre, créa l’État-Major de l’armée dont le chef fut le Général de Miribel, inspiré par les travaux de Clausewitz. Entre l’École de guerre et l’Etat-Major, des différences d’approche apparaissent et bientôt, deux doctrines de guerre différentes, l’une à orientation offensive, l’autre à orientation défensive, nourrissent les débats. De ces différences, vont naître certaines convergences qui auront beaucoup d’importance comme la participation des réserves aux combats de première ligne et aux grandes manœuvres par temps de paix. Dans une première partie, Witold Zaniewcki présente la doctrine de l’École de guerre autour d’une tactique offensive. Il s’intéresse aux idées du Lieutenant-Colonel Bonnal, influencé par la doctrine de l’État-Major prussien qui a su analyser les campagnes napoléoniennes. Bonnal introduit une démarche scientifique dans la construction d’une stratégie qui se fond largement avec la tactique. Au contraire, le Colonel Maillard cherche à étudier de façon approfondie la tactique, en général ou de combat. La deuxième partie est consacrée à l’approche particulière de l’État-Major français et de sa stratégie défensive. C’est le concept de « Défense nationale » qui va s’affirmer visiblement par les travaux de fortification du Génie militaire, l’analyse des forces allemandes, seul ennemi potentiel envisagé, et le soutien des réserves. La doctrine de guerre de Freycinet, en accord avec celle de l’État-Major s’élabora grâce à sa longévité aux commandes du ministère de la guerre. Il se heurta régulièrement au Parlement, peu enclin à le suivre et attaché à l’idée « d’armée de métier ». Freycinet et Miribel voudraient une « nation armée ». L’intérêt de ce livre n’est pas seulement historique car certains débats de l’époque ressurgissent régulièrement en ce début de millénaire, dans un contexte bien différent, autour d’une doctrine européenne de la défense, d’une approche offensive ou défensive, de la nécessité ou non de réserves prêtes au combat, etc. » La guerre en Ukraine a ramené sur le devant de la scène militaire et politique la nécessité d’une pensée stratégique et tactique basée sur l’expérience ». 1 « Miribel et Freycinet (1888-1893) » Éditions DUALPHA, 144p, 21€. 2 Source : Le site BAGLIS, la Lettre du crocodile. |
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